Réhabilitation de la maison du Chamarier : cette fois, le chantier est bel et bien lancé
Le Progrès, lundi 15 février 2021, par Éric Baule
En février 2020, Le Progrès révélait que la maison du Chamarier, rue Saint-Jean, et classée au titre des Monuments historiques, devait faire l'objet d'une restauration. Les travaux devaient commencer en septembre 2020. Et puis rien. Cette fois, le chantier a bel et bien commencé.
Un peu d'histoire
La maison du Chamarier, 37 rue Saint-Jean : une belle endormie
(extrait du journal RVL n° 151, novembre 2018)
Reconversion de la Maison du Chamarier : un trait d’union entre le passé et l’avenir.
(22 novembre 2016)
Grâce à nos archives, nous savons que depuis plus de 100 ans la Ville, qui en est propriétaire depuis 1907, se pose la question de sa réaffectation.
Quel projet pour la Maison du Chamarier ?
(extrait du journal RVL n° 144, juin 2015)
Si le Vieux-Lyon est un trésor pour la Ville, la Maison du Chamarier en est, sans conteste, la perle.
Une restauration totale de ce bijou pourrait être bientôt entreprise…
Au 37 rue Saint-Jean, la Ville de Lyon est depuis 1907 propriétaire d’un trésor inscrit le 12 avril 1937 au titre des Monuments Historiques : la Maison du Chamarier. Bâtie près de l’ancienne fortification du Cloître Saint-Jean, cette maison est l’un des rares édifices du Vieux-Lyon à présenter une telle richesse historique et archéologique.
Historique
Source : Site du Service Archéologique de la Ville de Lyon
La Maison du Chamarier : son histoire
(extrait du Journal RVL n° 118, novembre 2004)
L'enceinte canoniale
La Maison du Chamarier
Le Chamarier (camerarius = camérier) veille à la police et à la voirie à l'intérieur de l'enceinte canoniale, dont il détient les clefs des portes, ayant sous ses ordres des portiers et des coponiers chargés de la surveillance et de la justice. Ce dignitaire dispose de deux types de ressources : celles que lui apporte sa terre et celles que lui donne sa fonction, notamment grâce aux amendes infligées aux laïcs délinquants, à l'intérieur du cloître, et aux taxes qu'il prélève sur les marchandises exposées lors des foires. Ce qu'aujourd'hui nous nommons la Maison du Chamarier a d'abord été un groupe de maisons, érigées contre le mur de l'enceinte canoniale, à proximité immédiate de la porte Froc. Par un accord, donné en 1491 et renouvelé en 1495, le Chapitre autorise à prendre des pierres de "choin 'l à Fourvière, afin de reconstruire une partie de ces maisons. Une vaste opération de restauration de ces maisons est lancée par le Chamarier François d'Estaing, futur évêque de Rodez, entre 1494 et 1529. Celle-ci gomme l'essentiel des structures préexistantes pour laisser place à un bel hôtel composé de trois corps de logis, répartis autour d’une cour et reliés par un ample escalier en vis. Un programme décoratif, témoignant de ses préoccupations d'humaniste, complète ce dispositif. Succédant à François, son neveu poursuit ce programme et fait recouvrir de peintures la façade sur cour du logis principal.
L'autre Histoire
Cette autre histoire est celle des restaurations successives de cette maison. Tout un livre n'y suffirait pas, mais faisons court.
1 • Début du XXe siècle : redécouverte du caractère exceptionnel de cette "demeure Renaissance", nettoyage de sa façade principale, donnant sur la rue Saint-Jean et déplacement, par mesure de protection, du puits et de la "piscine" (dont le dessin est attribué à Philibert de l'Orme) au musée Saint-Pierre, puis dans la cour du musée historique de Lyon, installé dans la cour de l'hôtel de Gadagne.
2 • Printemps 1989 : Patrimoine Rhônalpin fête dans la cour de cette maison la sortie du Guide no 13 de sa collection, réalisé par la RVL et consacré au Vieux-Lyon. Jacques Oudot, adjoint à la Culture, découvre le projet de Didier Repellin d'ouvrir ici, comme à Genève, à Amsterdam, à New York et à Paris, un centre d'accueil touristique et une Maison Renaissance à visiter.
3 • 1992 : ravalement de la façade principale (redevenue noire) suivant la technique du gommage, afin de préserver la pierre. La RVL aurait souhaité qu'à cette occasion tous les meneaux fussent remis en place.
4 • 1998 : la Maison du Chamarier fait partie d'un ensemble de "monuments l' du Vieux-Lyon pour lesquels l'État et la Ville engagent une convention mutuelle de restauration pour la période 1999-2003. Dans un premier temps, la maison sera confortée et explorée par les archéologues qui en dresseront l'histoire à partir de laquelle la réhabilitation complète pourra être décidée.
5 • Mai 1999 : une étude pour la création d'un "centre d'interprétation du site historique de Lyon" est lancée par l'office de tourisme du Grand Lyon, à la demande de Denis Trouxe, adjoint à la Culture et au Patrimoine.
6 • Automne 2000 : retour du puits et de la '(piscine" de Philibert de l'Orme à leur emplacement d'origine et, à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, en collaboration avec la RVL, visite, par la DRAC Rhône-Alpes, de la cour avec exposé des découvertes archéologiques récentes.
7 • 2003 : deuxième convention État/Ville de Lyon pour la restauration du Patrimoine (2003-2007) et ouverture d'un chantier pour la remise en état des toitures, de la cour et des galeries recréées comme à l'origine.
Ce chantier doit prendre fin en novembre 2004.
Et maintenant ?
Sources :
- R. Mounier : Etude historique et archéologique de la Maison du Chamarier. Mémoire de maîtrise (Université Lyon 2 1986)
- Catherine Arlaud : Rapport de sondages archéologiques (DRAC SRA - 1990).
- Chantal Delomier et Guillaine Macabéo : Etude archéologique (AFAN : Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales)
- Bérangère Chaix : tapisseries anciennes Dendrochronologie effectuée par Christine Dormoy pour Archéolabs.
Fête des lumières 2004
(extrait du Journal RVL n° 117, juin 2004)
La cour du Chamarier illuminée ?
Merci d'avance à la Ville de bien vouloir accomplir cet effort supplémentaire.
La Maison du Chamarier..., en 1911, déjà
(extrait du Journal RVL n° 107, novembre 2000)
Le Nouvelliste du 6 janvier 191 1 titre : "On restaure l'hôtel de la Chamarerie, rue Saint-Jean".
Les travaux ont enfin commencé
(extrait du Journal RVL n° 103, juillet 1999)
Notre installation à la Maison du Chamarier, février
(extrait du Journal RVL n° 099, février 1998)
Il pleut dans la Maison du Chamarier...
(extrait du Journal RVL n° 97, juillet 1997)
Elle est belle, bien sûr, la Maison du Chamarier
(extrait du Journal RVL n° 084, novembre 1993)
LA MAISON DU CHAMARIER SE REFAIT UNE BEAUTÉ
"La Marquise" n'en souffre pas…
(extrait du Journal RVL n° 083, juin 1993)
Maison du Chamarier : la Ville de Lyon enfin en règle avec elle-même.
(extrait du Journal RVL n° 081, février 1993)
Au Bulletin Municipal Officiel de Ia Ville de Lyon., le 6 Décembre 1992 :
- A quand les travaux et la remise en valeur de l'intérieur et de la cour ?
- A quand une réutilisation utile et intelligente de cet ensemble ?
- Des idées existent déjà depuis longtemps ...
- le nettoyage par "gommage"
- Ia reprise des enduits
- la reprise des joints de Pierre
- la reprise d'une partie de la toiture présentant des gouttières (20 m²)
L'année 1991 sera-t-elle celle de la renaissance de la Maison du Chamarier
(extrait du Journal RVL n° 070, juin 1990)
Il serait temps que la Ville, dans le cadre de ses ambitions internationales, aménage à leur intention un équipement culturel original et de qualité comme la Maison du Chamarier.
Elle répondrait ainsi à une demande culturelle et pédagogique de plus en plus instante.