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Le patrimoine, une ressource non-renouvelable
Édito :
Le patrimoine, une ressource non-renouvelable à préserver
Un nouveau confinement s’est abattu sur le Vieux-Lyon : retour au calme pour ses habitants, certes... mais surtout rues désertes d’un quartier frappé par la raréfaction de sa population et la disparition des commerces de proximité. Nos regards se tournent vers Montbrison préemptant les rez-de-chaussée commerciaux, ou vers Paris et sa « brigade anti-airbnb ». Des exemples à suivre ?
La Ville de Lyon dispose d’un levier important avec son patrimoine foncier, souvent de qualité, parfois sous-utilisé. Les réactions à la privatisation de l’Hôtel- Dieu prouvent le goût des Lyonnais pour leur patrimoine, qui n’a pas vocation à être réservé à une minorité. Rien n’oblige à concéder des édifices parfaitement situés. Saluons d’ailleurs le fait que la Métropole ait rendu en libre accès, les week-ends, les espaces du Grand Hôtel-Dieu occupés par la Cité internationale de la gastronomie. En attendant peut-être d’autres engagements en lien avec l’histoire de l’édifice...
Nous regrettons toujours que la Maison du Chamarier ne soit pas ouverte au public, alors que des fresques ont été mises au jour dans les étages transformés en logements. Ne pouvait-on pas rêver ici de meilleure adresse pour installer une « Maison Unesco », présentant les caractéristiques et les attraits du Site historique de Lyon et déclinant les techniques de restauration patrimoniale ?
Si la salle Rameau doit retrouver son lustre d’antan dans le giron du privé, bien des lieux attendent une nouvelle activité : la Galerie des Terreaux, le musée Guimet, les églises des pentes de la Croix-Rousse, la Villa Chazière, les anciens forts...
Au cœur même du Vieux-Lyon, des espaces du groupe épiscopal sont inoccupés, comme la traboule souterraine (fermée) de la rue des Estrées. Ils pourraient être ouverts au public et s’adresser aux habitants et aux visiteurs. Maison des Festivals ? Musée de la Lumière ? Maison des projets ? Antenne pérenne de l’Office du Tourisme - qui peut aussi renseigner des « locaux » ? Les idées ne manquent pas et des études ont déjà été menées par le passé.
Ces lieux ne doivent pas rester vacants, pour éviter, plus tard, de coûteuses restaurations, qui sont toujours un constat d’échec : on restaure ce qui a été dégradé ou mal entretenu, et une partie de la qualité initiale du monument est irrémédiablement perdue.
La crise économique ne doit pas conduire nos édiles, ni les propriétaires, à réaliser des économies sur le patrimoine, qu’il soit matériel, immatériel ou naturel. Cela entraînerait des pertes définitives, alors que celui-ci constitue la ressource non-renouvelable dont doit se nourrir notre avenir.
Les traditions font partie du patrimoine : nous vous souhaitons, autant que faire se peut, d’excellentes fêtes de fin d’année et un 2021… renaissant !
Frédéric Auria
Président de la Renaissance du Vieux-Lyon