Premier épisode, entre 18 h et 18 h30
Lyon a connu bien des épidémies.
Celle qui menace aujourd’hui de nous frapper vient du ciel – du ciel, et non des cieux, première image.
Le photographe a profité, ce lundi 16 mars au crépuscule, de la liberté qui lui était encore accordée de sillonner les rues habituellement animées de la ville.
Il a retenu 24 images, non pas 24 images par seconde, pour faire cinéma, mais 24 images, comme les 24 heures que chaque jour nous offre pour vivre, en espérant que celles-ci constitueront une sorte de calendrier de l’avant-retour à la normale, à la vie ordinaire et peuplée, où les hommes (hommes et femmes, bien entendu) passeront de nouveau devant les pierres, ici contraintes au silence – mutisme total.
Il vous invite à le suivre dans cette balade singulière.
Deuxième épisode, entre 19 h et 19 h 45
Depuis les bords du Rhône, la vue est toujours superbe quand on « envisage » l’Hôtel-Dieu. On se souvient de la façon dont Jacques-Germain Soufflot voulait honorer la ville qui lui commandait de la « belle ouvrage » : la longue façade qu’il allait dresser sur la rive droite du fleuve encore turbulent accueillerait les « étrangers » venant des Alpes et d’au-delà même de ces montagnes, en leur offrant une véritable vision d’architecte.
Il l’imagina, la dessina, en dirigea les premiers travaux, mais n’eut pas le loisir de la contempler.
Ce soir, qui peut profiter, dans sa vêture de lumière, de ce développement sobre des pierres, marqué ici et là, pour éviter l’uniformité, de motifs savamment ciselés par des artistes du pli, de la nature sublimée ?
En ce temps particulier, inattendu, on se prend à rêver : si l’Hôtel-Dieu était encore l’Hôtel-Dieu… Rue de la Loge, que le désert a gagné…
Puissent ces 24 photographies vous accompagner, chers destinataires, contraints, comme je le suis, à un isolement forcé, en attendant une renaissance de la vie des convives, nombreux et chaleureux, levant leur verre pour l’amitié.